Nouvelles opportunités de plaidoyer, scientifiques et financières pour les villes et régions côtières annoncées lors du Sommet Ocean Rise & Coastal Resilience (UNOC3)
Du 9 au 13 juin 2025, alors que la communauté internationale se réunissait à Nice pour la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), plus de 1 200 participants sont arrivés dès le 7 juin pour le Sommet Ocean Rise & Coastal Resilience, l’un des trois Événements Spéciaux de la Conférence.
Organisé par la Plateforme Océan & Climat, la Ville de Nice, avec le soutien du Centre Mondial pour la Mobilité Climatique (GCCM), du Gouvernement français et de celui du Costa Rica, le Sommet a mis l’adaptation des zones côtières et leur résilience face à la montée des eaux, au cœur de l’agenda international.
Avec la présence de plus de 200 représentants locaux de villes et régions côtières, le Sommet était un symbole fort de « la mobilisation de tous les acteurs locaux à travers le monde, pas uniquement ceux directement affectés, mais aussi ceux capables de montrer la voie dans la construction de solutions », comme l’a souligné le Président Emmanuel Macron en ouverture de l’UNOC3.
Le Sommet a surtout marqué le lancement de la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience, une étape décisive pour transformer les engagements en actions concrètes face à la montée du niveau de la mer. Plusieurs annonces clés faites lors du Sommet ont confirmé cette dynamique, en ouvrant de nouvelles opportunités scientifiques et financières pour les villes et régions côtières.
Lancement de la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience pour accélérer l’adaptation des villes et régions côtières
« Faites connaître nos efforts ici à Nice pour défendre notre culture, notre histoire, notre patrimoine et nos territoires », a appelé le maire de Nice, Christian Estrosi, sonnant en ouverture du Sommet, le lancement de la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience dont il prend la présidence. Cette nouvelle Coalition est dédiée à accélérer l’adaptation et la résilience côtière face à l’élévation du niveau de la mer. Elle représente une opportunité, selon Loreley Picourt, Directrice Générale de la Plateforme Océan & Climat, d’assurer « un avenir vivable, inclusif et digne pour tous », en favorisant la coopération entre les villes et régions côtières, ainsi qu’avec l’ensemble des organisations, réseaux et parties prenantes engagées dans les domaines scientifique, financier et de la société civile.

La Coalition est le résultat d’une collaboration entre la POC, qui a coordonné son développement jusqu’à l’UNOC3 ; la Ville de Nice, dont le maire, Christian Estrosi, a été mandaté par le Président de la République française de la présider pour l’année à venir ; le Gouvernement français et le Gouvernement du Costa Rica en tant que co-hôtes de l’UNOC3 ; et le GCCM, qui accueillera le siège de la Coalition au Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS). La Coalition est soutenue par plus de 20 institutions, organisations et réseaux mondiaux (voir ci-dessous).
Toutes les villes et régions côtières engagées dans la transition de leur littoral peuvent rejoindre la Coalition en signant sa Charte. En la rejoignant, elles s’engagent volontairement à collaborer avec les gouvernements nationaux et locaux, ainsi qu’avec les parties prenantes, pour permettre des changements véritablement transformationnels et créer un avenir durable pour les communautés côtières. À ce jour, 40 villes et régions à travers le monde, telles que La Nouvelle-Orléans (États-Unis), Bora Bora (Polynésie française), Carthagène (Colombie), Valparaíso (Chili), Le Cap (Afrique du Sud) ou encore Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), l’ont déjà rejoint.
L’ambition de cette Coalition est de faire des villes et régions côtières des forces motrices dans la construction d’un avenir durable, en leur fournissant les ressources nécessaires autour de cinq piliers d’action, détaillés dans le Programme d’Action 2025-2028 :
- Mobilisation des élus et acteurs côtiers, pour partager et connecter des solutions d’adaptation durables.
- Savoirs scientifiques et locaux, pour guider les stratégies d’adaptation.
- Développement des capacités, via des partenariats stratégiques et des formations, permettant aux acteurs locaux de piloter l’adaptation de leur territoire.
- Financement, en mobilisant les acteurs publics et privés pour créer des mécanismes adaptés aux besoins spécifiques des territoires côtiers.
- Plaidoyer, pour représenter les intérêts des communautés côtières dans les instances internationales, notamment la CCNUCC et la CDB.
L’appel lancé par Christian Estrosi et LaToya Cantrell, Maire de La Nouvelle-Orléans et Vice-Présidente de la Coalition, à « investir en nous, [les villes et régions côtières] en première ligne » a fait écho chez les partenaires de la Coalition, qui ont déjà annoncé de nouvelles opportunités scientifiques et de financement.
Des opportunités scientifiques pour guider les stratégies locales d’adaptation
Tout au long de la journée du 7 juin, le développement et l’accessibilité des données, notamment satellitaires, ont été soulignés comme des priorités majeures pour garantir l’information et des projections fiables et actualisées sur la montée du niveau de la mer.
En clôture du Sommet, l’Agence spatiale européenne (ESA) a ainsi annoncé l’ouverture d’un nouvel appel à projets dédié à la résilience des zones côtières face au changement climatique, visant à soutenir le développement de services innovants basés sur l’espace pour les villes et les zones rurales côtières ainsi que les ports.
Par ailleurs, le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) a quant à lui lancé l’Alliance Space4Ocean (S4O), invitant les villes et régions de la Coalition à rejoindre un groupe de travail dans lequel elles pourront exprimer leurs besoins opérationnels en données, et ainsi, orienter le développement de services utilisant les données et technologies spatiales pour l’adaptation au changement climatique.
Opportunités financières pour investir dans des communautés côtières résilientes
La Coalition s’engage à soutenir les élus locaux dans l’identification et l’information quant aux mécanismes et fenêtres de financement qui leur sont disponibles pour s’adapter. À cet égard, le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé le lancement d’un appel à projets de 1 million d’euros pour soutenir les initiatives de coopération décentralisée entre collectivités territoriales françaises et les autorités locales étrangères. L’accent sera mis sur les efforts d’adaptation collectifss face aux défis posés par la montée du niveau de la mer pour les villes et régions côtières. Les conditions et l’ouverture du dépôt des dossiers de candidature seront publiées en ligne d’ici fin juin 2025.
De son côté, la Commission européenne a présenté les nouveaux appels à projet 2025 de la Mission Horizon Europe « Restaurer nos océans et nos eaux », dotés de 45 millions d’euros, pour renforcer la résilience des villes, des zones rurales côtières et des îles vulnérables par l’innovation et des transformations durables.
La Coalition ambitionne également de rendre accessibles des subventions sur-mesure, plus petites, adaptées aux capacités locales, pour mieux les intégrer à l’action des banques de développement multilatérales et bilatérales. En ce sens, le GCCM a annoncé la création d’un nouveau mécanisme de financement au sein de la Facilité d’Adaptation au Climat pour les Communautés (C-CAF, Climate Adaptation Facility for Communities), qui proposera des subventions de 15 000 à 100 000 euros pour appuyer les stratégies d’adaptation des collectivités locales à l’échelle d’un quartier ou d’une municipalité.
Un navire pour poursuivre la mobilisation des communautés côtières autour du monde
Le Sommet s’est conclu sur une note d’espoir et de ralliement puisque le navire historique Statsraad Lehmkuhl a été désigné Ambassadeur flottant de la Coalition. Entre 2025 et 2026, il accostera dans 26 villes côtières avant de poursuivre à travers l’océan Indien et Pacifique pour sensibiliser le grand public et stimuler la mobilisation en faveur de l’océan.

Alors que la communauté internationale soutient les leaders locaux en première ligne de l’adaptation, l’élan de l’UNOC3 doit se traduire par des engagements financiers, politiques et scientifiques sur le long terme. Comme l’a souligné la Maire LaToya Cantrell : « Nous sommes dans le même bateau, nous avons besoin les uns des autres ». Dans cet esprit de responsabilité collective, Loreley Picourt a conclu lors de la cérémonie de clôture de l’UNOC3 : « L’adaptation ne doit servir aucun projet politique autre que le bien-être de tous – et en particulier des plus vulnérables – et embarquer toute la société pour construire des futurs désirables ».